Dans la majorité des prisons de l’Afrique de l’Ouest, la situation sanitaire est préoccupante, pour de multiples raisons. Les bâtiments sont généralement vétustes ou mal entretenus, faute de budgets suffisants. Les sanitaires, toilettes et réseaux d’assainissement sont souvent en très mauvais état ou rapidement détériorés du fait de la surpopulation, ce qui pose de réels problèmes d’hygiène. L’insuffisance des procédures de désinfection contribue également à rendre dramatique la situation de l’hygiène. Dans certaines prisons, l’approvisionnement en eau n’est pas suffisant. Les bâtiments collectifs abritent de 10 à 100 prisonniers vivant dans une promiscuité qui favorise la propagation des maladies contagieuses (tuberculose par exemple) et des parasites de toute nature : gale, poux, puces, punaises etc. De plus, très souvent il n’existe aucune visite médicale lors de l’incarcération, ce qui rend possible la contamination des prisonniers par tout nouvel arrivant, porteur d’une maladie contagieuse ou de parasites.
Les infirmeries – lorsqu’elles existent – sont généralement composées d’une seule pièce qui constitue à la fois le bureau de l’attaché médical, la salle de consultation et la salle de soins. Le mobilier est, le plus souvent, sommaire et le matériel médical très insuffisant (souvent pas de thermomètre, de pèse-personne...). A l’exception de certaines prisons, le personnel soignant est insuffisant, voire inexistant, avec pas ou trop peu de formation continue. Enfin, l’absence ou l’insuffisance de médicaments est assez généralisée. La faiblesse des liens entre la prison et les structures sanitaires existant dans les pays ne permet pas de lutter efficacement contre la recrudescence des grandes pandémies que constituent le VIH-SIDA, le paludisme, la tuberculose, le virus Ebola etc.
Objectifs de PRSF
PRSF ne possède ni la compétence, ni les moyens financiers susceptibles de mener une action globale dans le domaine de la santé. Ses interventions visent à :
Améliorer les conditions d’hygiène dans les prisons par la formation du personnel, des visiteurs PRSF, des personnes détenues et l’apport de matériel et de consommables indispensables au maintien de l’hygiène.
Identifier les problèmes de santé les plus graves et/ou les plus répandus, en informer les autorités locales (avec éventuel reporting aux autorités nationales) et tenter d’y apporter des solutions, éventuellement avec le soutien d’organisations de solidarité internationale plus compétentes, particulièrement dans le domaine des soins.
Apporter un soutien moral aux personnes souffrantes.
Assurer le maintien de conditions physiques et morales suffisantes malgré l’exiguïté des locaux.
Lutter contre l’oisiveté.
Quelques réalisations de PRSF
Dans toutes les prisons, les bénévoles PRSF visitent en priorité les prisonniers malades, les réconfortent et se préoccupent de leur suivi médical. Dans la limite du budget qui leur est attribué, ils font face aux situations d’urgence qu’ils constatent et interviennent pour acheter les médicaments indispensables à un malade déterminé ou pour assurer un transport d’urgence à l’hôpital, en l’absence d’ambulance.
Des constructions d’infirmeries dans les prisons qui en étaient dépourvues ont été réalisées, notamment en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Togo et au Niger, à l’initiative de PRSF et sous sa maîtrise d’œuvre.
Des sanitaires ont été réhabilités, construits, rénovés (pour en permettre le nettoyage et la désinfection par exemple) dans de nombreuses prisons et des réseaux modernes d’assainissement ont été réalisés sous maîtrise d’œuvre PRSF, au Mali et en Côte d’Ivoire.
Dans un certain nombre de prisons, il a été créé des comités d’hygiène intégrant des prisonniers acceptant de prendre en charge la propreté de la prison : cellules, cours etc. et d’améliorer l’hygiène. Les équipes PRSF assurent le plus souvent un approvisionnement régulier en eau de Javel et en savon liquide. Les équipes-terrain apportent les outils et produits permettant de préserver l’hygiène des locaux, des vêtements et de la toilette : savon, eau de javel, poubelles, balais… tandis que des formations sont également dispensées aux détenus, des protocoles sont mis en place et des responsabilités sont réparties au sein de Comité d’Hygiène.
Au Togo, deux séminaires ont permis la formation des bénévoles PRSF aux techniques de sensibilisation de la population carcérale en réalisant des activités de prévention des infections transmissibles et notamment du VIH – SIDA
Un programme de 3 ans sur les 7 pays où PRSF exerce son activité a permis, au cours des années 2009 à 2012 (programme P3-7) dans le domaine de l’hygiène et de la santé, la fourniture en petit matériel d’hygiène et des aménagements simples (réserves d’eau etc.), ainsi que la formation des équipes-terrain, des personnels (régisseurs, chefs prison). L’objectif a été d’agir sur l’hygiène pour améliorer, dans la mesure du possible, la santé des détenus. Ce programme a été financé à hauteur de 50% par la Coopération française.
En Côte d’Ivoire, PRSF a réalisé de 2020 à 2022 un projet de rénovation de l’assainissement et le stockage d’eau potable financé par l’Association Française de Développement pour 8 prisons.
PRSF contribue largement à améliorer le lien social par la distribution de jeux, l’organisation de compétitions sportives
Création de bibliothèques
Mise en place de formation destinées à améliorer l’hygiène personnelle et collective, établissement de règles d’hygiène fourniture de matériel.
Besoins à financer
La mise en œuvre de campagnes de sensibilisation à l’hygiène et à la prévention et la formation des bénévoles des équipes-terrain PRSF à ces techniques ; l’organisation de séminaires nationaux pour les équipes PRSF et l’encadrement carcéral consacrés à l’hygiène et la santé.
La formation des bénévoles volontaires des équipes-terrain en animation pour qu’ils puissent animer des séances de sensibilisation à l’intérieur des prisons.
La création de nouveaux outils de sensibilisation, (création de jeux, fiches, etc.) à partir des besoins ressentis des équipes-terrain et des personnes détenues
Le développement de la distribution de fiches « d’hygiène santé familiale » aux détenus en fin de peine ayant reçu une formation.
La réhabilitation des prisons et notamment des sanitaires, des cuisines, des points d’eau, des fosses septiques, des réservoirs d’eau etc.
L’aménagement des infirmeries et leur dotation en matériel et en médicaments essentiels, ainsi qu’en produits d’hygiène indispensables.
La dotation régulière de chaque prison en consommable (savon, eau de javel…) et en petit matériel (balais, seaux, serpillères, crachoirs, poubelles…) indispensable à l’hygiène.
Développer les activités sportives et culturelles quand les locaux le permettent.