Alimentation et nutrition

État des lieux

PRSF s’efforce d’aménager des jardins entretenus par les personnes incarcérées dans les cours des prisons qui disposent de suffisamment d’espace ou dans leurs abords immédiats. Cet aménagement consiste à délimiter le terrain, le clôturer (pour des raisons de sécurité), préparer le sol et à fournir une dotation en matériel, semences, engrais et autres produits nécessaires. Le jardin est exploité par des prisonniers accompagnés de surveillants. Un appui est apporté par nos équipes-terrain, un technicien agricole et des séminaires de formation.


Photo d'un bénévole PRSF, un directeur d’Administration pénitentiaire et un détenu dans un jardin maraîcher en Côte d’Ivoire - PRisonniers Sans Frontières
Un bénévole PRSF, un directeur d’Administration pénitentiaire et un détenu dans un jardin maraîcher en Côte d’Ivoire

Dès qu’un jardin est aménagé et lorsque cela est possible, un comité de gestion tripartite est mis en place. Il regroupe des représentants du personnel pénitentiaire, de l’équipe-terrain PRSF ainsi que des prisonniers et se réunit pour veiller à la répartition des fruits et légumes. La majorité de la production est consacrée à l’amélioration de l’alimentation des personnes incarcérées, le reste est vendu sur le marché pour assurer le renouvellement des intrants. Une petite part est généralement attribuée au personnel pénitentiaire.

Objectifs de PRSF

La création d’un jardin maraîcher répond à plusieurs objectifs :

  • améliorer sur le plan quantitatif et qualitatif l’alimentation des personnes incarcérées : les fruits et les légumes augmentent la qualité et la quantité de nourriture et complètent les apports nutritifs des repas habituels (en général, une à deux boules de céréales, une fois par jour).
  • permettre à un certain nombre de prisonniers d’exercer une activité et de limiter ainsi leur oisiveté.
  • former les prisonniers participant au fonctionnement du jardin maraîcher en leur permettant d’acquérir des compétences en matière agricole. Elles leur seront utiles après leur libération pour l’aménagement de leur jardin familial.

Quelques réalisations de PRSF

  • Des forages, des pompes et des châteaux d’eau ont permis l’alimentation en eau de nombreuses prisons, par exemple celles du Bénin, du Burkina Faso ou du Togo.
  • Des puits avec pompes manuelles ont été creusés.
  • Des clôtures de jardins ont été réalisées au sein de plusieurs prisons.

Dans la majorité des prisons, là ou il y avait la possibilité d’un terrain, PRSF a créé des jardins maraichers avec l’appui financier de différents partenaires (l’UE, certaines Ambassades, le Rotary…)

A ce jour, la plupart des prisons sont dotés d’un Comité de Gestion, officialisé par l’administration pénitentiaire du pays. Sous la présidence du régisseur, il est généralement composé d’un ou deux membres PRSF, d’un représentant des détenus, d’un ou deux gardes chargés de la surveillance et du travail exécuté au jardin par les détenus corvéables désignés. Il est chargé de la bonne gestion du jardin : choix des cultures, répartition des récoltes entre cuisine et ventes, renouvellement du matériel…

PRSF contacte des entreprises locales qui fournissent aux équipes-terrain semences, matériel, voir même organisent des formations pour les détenus.

L’implantation et l’entretien de jardins maraîchers par les équipes-terrain avec l’accord des régisseurs permet d’améliorer l’approvisionnement des cuisines tant en quantité qu’en qualité. Les détenus qui manient la pioche et l’arrosoir apprennent en outre l’activité de maraîchage. Une partie des récoltes est également vendue pour renouveler semences, fertilisants et outillage, afin d’assurer la pérennité des jardins. Nous sommes la seule association à proposer ces jardins. L’administration pénitentiaire apprécie d’autant plus cette action, que le budget consacré à l’alimentation demeure insuffisant.

Besoins à financer

Il reste à dupliquer la méthode et les réalisations dans les prisons non encore équipées.

Dans ces prisons, il faut commencer par financer :

  • un forage et une pompe, si l’eau est inexistante ou insuffisante.
  • une clôture, pour délimiter l’enceinte du jardin.

Il faut prévoir :

  • une dotation en matériel agricole : pelles, pioches, arrosoirs, tuyaux, brouettes, etc.
  • des semences, des engrais et des produits phyto-sanitaires. la rémunération d’un technicien agricole.

Pour aider à la réinsertion des détenus, il serait important de remettre à ceux quittant la prison et ayant suivi une formation en maraîchage un équipement de base comprenant quelques outils et des semences. Un suivi technique serait en outre souhaitable. Ils pourront ainsi débuter un jardin maraîcher familial à leur retour au village