Burkina-Faso

Présence depuis 1996

 - PRisonniers Sans Frontières

Référents Pays

Dominique LAFONTlafont.dom@gmail.com
Michel DOUMENQdoumenqm@gmail.com



Coordination nationale

Ibrahim KALGA (Coordinateur national)ikalga@yahoo.com
Adma Alpha DIALLO (Coordinateur national adjoint)alpha_diallo90@yahoo.fr
Laoko David KI (Chargé de communication)davlagie122@gmail.com
Issiaka SANGARE (RAF)sangissia@yahoo.fr



Plus de 40 visiteurs bénévoles, pour aider environ 4 000 détenus situés dans 3 prisons


Prisons où les 6s équipes-terrain PRSF interviennent :

  • Ouagadougou
  • Bobo Dioulasso
  • Fada N’Gourma
  • Ouahigouya
  • Koudougou
  • Tenkodogo

Michel DOUMENQ et DOMINIQUE LAFONT se partagent la responsabilité du « pays des hommes intègres ». Ces deux référents pays sont appuyés sur le plan local par la coordination nationale qui travaille étroitement avec les chefs des équipes terrains :
Mathieu Savadogo, Joseph Ramdé, Jérôme Bélem sont respectivement à la tête des équipes terrain de Fada N’gourma, Koudougou et de Ouahigouya, Bamouni Sibiri, Jacques Kontogon, Wendtoin Balima sont responsables des équipes de Bobo Dioulasso, de Ouagadougou et de Tenkodogo.

Le pays compte 25 établissements pénitentiaires : la Prison de Haute Sécurité (PHS) à Loumbila, le Centre pénitentiaire agricole de Baporo (CPAB), des Maisons d’Arrêt et de Correction (MAC) réparties sur toute l’étendue du territoire. La population carcérale est d’environ 8500 détenus pour une capacité d’accueil de l’ordre de 5369 places. La MACO, la prison civile de la capitale, est le plus grand établissement par sa taille et par son taux d’occupation (415%).

Actualité 2020-2023

Situation politique

  • Rock Marc Christian Kaboré réélu en 2020 pour un second mandat, est renversé le 24 janvier 2022 par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), une junte militaire de transition proclamée au Burkina Faso, dirigée par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba avec pour leitmotive la reconquête et la sauvegarde du territoire national.
  • Huit mois après son avènement le MPSR connaît une crise interne et dans la nuit du 30 septembre un affrontement fratricide éclate à l’issue duquel le lieutenant-colonel est renversé par le capitaine Ibrahim Traoré. Le pays traverse alors les heures les plus sombres de son histoire avec des parties de son territoire hors contrôle et un nombre important de déplacés internes.
  • Il en résulte une crise inédite des maisons d’arrêts et de corrections qui ont subi les attaques de groupes armées terroristes (prison de Djibo et de Nouna) impliquant le transfert de détenus dans d’autres établissements. De même, conséquence de cette crise, de nombreux services publiques et représentations étatiques dans le pays ont dû être fermés.
  • Le pays est en guerre et les priorités ont changé, le peuple burkinabè participe à l’effort de paix à travers des contributions multidimensionnelles.
  • L’année 2021 a été totalement atypique fortement perturbée par l’irruption de la Covid 19. L’activité économique a repris début 2022 avec toujours cette disparité très forte entre la capitale (7 millions habitants, soit plus de 30% de la population totale) et la campagne.
  • Avec une économie en souffrance du fait du terrorisme, la croissance du PIB passe de 6,9 à 2,5%, avec un taux d’inflation de 14,6%.
  • L’agriculture, première activité du pays qui repose sur les cultures vivrières, est hypothéquée du fait de l’insécurité.


Missions et Réalisations

Au cours d’une mission effectuée en novembre 2021, Dominique Lafont a pu rencontrer des chefs d’équipes terrain au cours d’une journée de travail.

Des Equipes terrain présentes et actives malgré de faibles moyens

En dépit des difficultés rencontrées, ces équipes n’ont cessé d’intervenir et d’apporter leur soutien sans faille aux détenus :

  • Reprise des visites en prison le 16 juin 2020 après le COVID.
  • Les équipes ont continué leurs activités par des dons (cache-nez, gels, produits d’hygiène, nourriture, vêtements...), des sorties pour des visites familiales en vue de renouer les liens familiaux avant la sortie des détenus.
  • Le projet PRODHACC, ou "Promotion des Droits Humains et d'Amélioration des Conditions Carcérales", financé par la délégation de l’Union Européenne au Burkina Faso, a été une véritable opportunité d'action pour trois intervenants dont l’engagement a été remarquable : PRSF, TDH et CQDJ.
    Ensemble, ils ont uni leurs forces pour améliorer les conditions de détention dans les prisons de Ouagadougou, Bobo Dioulasso et Fada N'gourma. En réponse à un appel de l'Union Européenne, ces trois acteurs ont démontré qu'en collaborant, ils pouvaient accroître leur efficacité et apporter un bien-être tant attendu aux détenus ciblés. Un rayon d'espoir a ainsi été offert à ceux qui en avaient tant besoin.
    Dans ce consortium, TDH s'est occupé particulièrement des enfants en conflits avec la loi en pré-détention, tandis que CQDJ a fourni une assistance juridique essentielle grâce à leur clinique juridique dans les prisons.


  1. En ce qui concerne PRSF, ses actions pour la promotion du respect des droits humains ont permis une nette amélioration des conditions carcérales, grâce à :
    1. L'appui à la prise en charge des besoins essentiels des détenus, incluant des produits d'hygiène, des vivres et des kits non alimentaires, ainsi que la prise en charge sanitaire.
    2. Le soutien apporté pour le renouement des liens familiaux et la promotion des visites familiales aux détenus, favorisant ainsi leur bien-être psychologique.
  2. De plus, les actions du projet ont permis une réinsertion sociale durable des ex-détenus, contribuant à la prévention de la récidive, autour de trois axes :
    1. Le développement d'activités de formations socioprofessionnelles au profit des détenus, les préparant ainsi à une meilleure réintégration dans la société une fois libérés.
    2. La mise en place d'activités génératrices de revenus (AGR) au profit des détenus, qui leur permettent de développer des compétences professionnelles et de gagner honnêtement leur vie.
    3. Le plaidoyer pour la mise en place d'unités de production dans les prisons, créant ainsi des opportunités de travail et de développement économique au sein même des établissements pénitentiaires.
  3. Enfin, des activités post-carcérales ont été mises en place pour favoriser la réintégration des ex-détenus, grâce à :
    1. L'appui aux adultes bénéficiaires des AGR et de la formation socioprofessionnelle une fois sortis de prison, les soutenant dans leur transition vers une vie libre et productive.
    2. L'accompagnement des adultes détenus pour une meilleure réinsertion sociale, leur offrant ainsi un soutien continu et une chance de se rétablir dans la société.

Grâce à l'effort collectif de PRSF, TDH et CQDJ, le projet PRODHACC a permis par son ampleur d’offrir aux détenus de réelles opportunités de réinsertion dans la société tout en améliorant leurs conditions de détention en leur permettant de satisfaire leurs besoins essentiels.



Perspectives : Recherche de partenaires

  • Depuis les conclusions de Lomé, la coordination nationale est porteuse de la nouvelle vision de PRSF. C’est en ce sens que des initiatives de rapprochement sur le plan aussi bien local qu’international ont été prises pour assurer le déroulement de nos acticités. Pour preuve les partenariats en cours de réalisation avec INNO FASO, ROTARY CLUB et l’ambassade de France.
  • Nous travaillons à poursuivre l’excellente collaboration que nous avons avec l’administration pénitentiaire et tous les autres intervenants réunis dans un cluster.

Activités menées en 2022

Grace à l’engagement inébranlable de nos équipes terrain, nous intervenons quotidiennement auprès des détenus de manière directe (visites, causeries, identification des besoins).

Distribution de kits alimentaires et non alimentaires (riz, macaroni, farine, biscuit pour mineurs et nourrissons, bouillons, poissons secs, huile, savon, détergents, nattes, couvertures, brosses à dents, dentifrices, …)

Des activités de renouement de liens familiaux ont été menées par nos équipes terrains de la première étape (appels téléphoniques) jusqu’aux sorties terrains. A titre d’exemple ce sont 165 détenus de la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou qui ont vu leur tissu familial reconstruit par l’entremise des bénévoles PRSF.

Des appuis en intrants ont été proposés aux différentes unités de production (semences et matériels pour le jardin, des couveuses, aliments et matériels pour l’élevage…)

Dons de matériel sportifs et ludiques (chaussures, équipement de maillots de sport, gants et ballons de foot, Babyfoot, jeux de Ludo, damier, Awalé…)

PRSF a développé et coordonné des activités sportives et de loisirs telles que aérobic, courses statiques avec vélo, compétitions de football, babyfoot, Ludo, damier, awalé et scrabble.

L’ultime objectif des intervenants n’est plus seulement d’améliorer les conditions carcérales mais de préparer la réinsertion socioprofessionnelle des pensionnaires des maisons d’arrêt et PRSF s’est fortement impliqué en ce sens. En effet l’une de ses plus grandes réalisations en 2022 a été la construction et l’équipement d’un atelier de couture à la MACO en vue d’initier et de former les mineurs et les jeunes adultes dans les métiers de couture. Toujours dans le but de la réinsertion, des détenus ont été suivis durant leur séjour dans les unités de production des MAC et les plus assidus ont été dotés de kits d’installation dès leurs sorties. Plus de cent détenus ont pu en bénéficier à ce jour. Nous pourrons ainsi, grâce à cet échantillonnage de référence, mesurer l’incidence du soutien de ces formations sur le taux de récidive.

Perspectives 2024

Nous voulons développer tout partenariat capable de nous permettre de mener nos activités pour le bien-être des détenus du Burkina Faso qui dans un contexte grandissant d’insécurité ne sont plus sous les projecteurs de l’actualité. C’est ainsi que des discussions avec l’embassade de France, INNOFASO, les ROTARY clubs et bien d’autres sont en cours. Nous souhaitons renforcer la collaboration avec les six autres PRSF de la sous-région pour un échange de procédés et d’expertise.

Tout en souhaitant que la paix soit le partage de tous les burkinabè dans un futur proche.